« […] la philosophie […] existe à peine, c’est-à-dire n’existe que par surprise et quand on détourne les yeux; dès qu’on la considère trop attentivement, on la voit devenir autre chose, psychologie, sociologie ou histoire de la philosophie des autres, car elle vit des miettes des sciences positives; la philosophie existe en gros, comme effet de masse ou d’approximation, alors que de près elle se désagrège à l’infini. »
– Philosophie première
Les philosophes, tout comme les scientifiques, se noient dans leurs connaissances… Ils ne font plus que chercher ce Dieu que Siméon a imaginé pour combattre Alexandre ou peut-être même Aristote.
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Une philosophie systématique est-elle seulement possible, ou n’est-ce qu’une curiosité un peu absurde ?
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Je ne sais pas ce qu’est une philosophie systématique.
La connaissance n’est qu’humaine. Ce qui signifie que toute connaissance ne fait que chercher ce que l’homme peut faire (disons avec ses mains pour l’illustrer) et pas ce qu’il pourrait connaître (disons du monde pour l’illustrer). Chercher Dieu c’est donc se perdre.
Il est alors difficile quand il y a beaucoup de connaissances de ne pas chercher ce que l’on peut faire avec le petit doigt de la main droite… puisqu’en cherchant Dieu, nous considérons que la connaissance n’est pas humaine, que l’homme n’a fait que découvrir le dessein de Dieu. Il n’est donc pas question de la remettre en cause, d’en chercher les limites et de la voir dans son ensemble. J’oserai alors dire que plus il a de connaissances, plus l’homme (l’espèce) devient idiot.
Aristote imaginait-il une philosophie systématique ? Dans sa métaphysique de l’être ? Dans sa morale ? Il voyait les choses dans leur ensemble, parce qu’il ne pouvait pas se noyer dans les connaissances, il y en avait alors trop peu. Il avait raison, je sais ce qu’est l’être, c’était donc possible. Et c’est possible pour toutes les choses, c’est ce que je cherche à dire, mais cela n’intéresse personne. Les gens préfèrent chercher Dieu, même des scientifiques se sont mis à chercher Dieu dans les quantas, a l’instar des philosophes qui cherchent la conscience ou la beauté dans le cerveau, de la même façon que ces philosophes grecs qui nous paraissent stupides parce qu’ils se demandaient si les choses étaient en nous, dans notre cerveau (la question n’était pas stupide, c’est nous qui sommes devenus stupides).
La philosophie pourrait, dans ce sens, être systématique.
Cette curiosité reste un peu absurde, l’un empêche pas l’autre. Car si l’on arrête de chercher Dieu, on arrête de croire que l’homme est autre chose qu’un animal. Cela ne signifie pas qu’il se comporte comme un animal, mais qu’il ne peut pas plus savoir qu’un animal ce qu’il fait « là ». Il ne peut savoir que ce qu’il peut faire « là ». Est-ce alors si important d’avoir ces réponses ? Est-ce important de savoir pourquoi nous faisons la guerre (ce que nous pouvons faire), puisque nous ne pouvons pas savoir s’il est bien ou mal de tuer son prochain (ce qu’il faut faire) ? Peut-être que détruire la moitié de l’humanité est bien pour l’humanité… nous ne pouvons pas le savoir. Et peut-être qu’en disant pourquoi nous faisons la guerre, l’homme pourra se détruire plus rapidement… je ne peux pas le savoir.
Ce qui me gêne est bien la bêtise humaine, l’incohérence de la pensée moderne, parce que l’homme se croit plus intelligent que ses ancêtres, ou pire, il croit que certains sont plus intelligents et qu’il faut faire ce qu’ils disent… Taleb nous dit que quand on ne sait pas, il faut éviter de demander à quelqu’un qui porte un costume (qui est supposé savoir)… sur ce point je suis d’accord avec lui.
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