Le paradoxe: froissement, mauvais pli dans la toile langagière qui recouvre notre monde, déchirure, plaie par laquelle s’écoulent les mots et au milieu de laquelle le philosophe vient se placer, lui-même manieur de couteau, révélateur de cette fragile pellicule qui enchâsse ce que nous appelons notre monde, et à la fois petite plaquette sanguine chétive étirant ses tentacules, cherchant désespérément à trouver quelque prise qui lui permette d’endiguer la fuite. En révélant le paradoxe, le philosophe provoque une blessure qui a le pouvoir de revivifier.
Étiquette : philosophe
Éloge du silence
Un homme doit savoir se taire. On ne le dit pas suffisamment. L’esprit narcissique qui baigne nos âmes à nous, hommes de la postmodernité, nous intime sans cesse de nous faufiler sur la scène du monde : « parle ! » nous dit-il, « prends ta place, fût-ce n’importe laquelle ! », « occupe de l’espace ! », « sois vu ! ». Mais quoi ? Sommes-nous intérieurement vides à ce point qu’il nous faille, pour nous sentir exister, nous déverser sous nos propres yeux ? Lire la suite « Éloge du silence »