Les mots sont des objets qui nous font dire n’importe quoi.
– Commentaires à No man’s land
Les mots sont des objets qui nous font dire n’importe quoi.
– Commentaires à No man’s land
[…] par quelle voie apaise-t-il en lui le désir d’être tout ? Sacrifice, conformisme, tricherie, poésie, morale, snobisme, héroïsme, religion, révolte, vanité, argent ? Ou plusieurs voies ensemble ? Ou toutes ensembles ? […] N’importe qui, sournoisement, voulant éviter de souffrir se confond avec le tout de l’univers, juge de chaque chose comme s’il l’était, de la même façon qu’il imagine, au fond, ne jamais mourir.
– L’expérience intérieure
Les rives sont la chance du fleuve puisque, l’enserrant, elles l’empêchent de devenir marécage.
[…] la voilà, la vraie Légende des siècles: un chapelet de mythes intéressés. La Grande Terreur ? L’An Mil ? La chute de Rome ? Superproductions romantiques ! Films à grand spectacle ! Inventions géniales, indéracinables, parce qu’elles correspondent à un désir humain, très humain, de croire à des « fins » pour se convaincre qu’il existe aussi des « commencements ». De commémorer des dates héroïques ou des morts ou des ignominies pour se donner l’illusion de conjurer sa mort personnelle en s’appropriant collectivement le temps.
– État de siècle
Tout non-sens n’est qu’un mode du sens.
– Méditations cartésiennes
Cette société qui supprime la distance géographique recueille intérieurement la distance en tant [que séparation de ses éléments.]
– La Société du Spectacle
N.B.: cette citation a été légèrement modifiée afin de lui donner un sens indépendant du contexte propre à l’ouvrage dont elle est tirée.
[…] cet étrange sentiment de satisfaction intime que l’homme le plus compatissant ne peut s’empêcher d’éprouver à la vue du malheur d’autrui, fût-ce celui d’un ami cher.
– Crime et châtiment
La mortalité humaine vient de ce que la vie individuelle, ayant de la naissance à la mort une histoire reconnaissable, se détache de la vie biologique. Elle se distingue de tous les êtres par une course en ligne droite qui coupe, pour ainsi dire, le mouvement circulaire de la vie biologique. Voilà la mortalité: c’est se mouvoir en ligne droite dans un univers où rien ne bouge, si ce n’est en cercle.
– La condition humaine
Qu’est-ce donc qui peut nous guider ? Une seule et unique chose: la philosophie. Et la philosophie consiste en ceci: à veiller à ce que le génie qui est en nous reste sans outrage et sans dommage, et soit au-dessus des plaisirs et des peines; à ce qu’il ne fasse rien au hasard, ni par mensonge ni par faux-semblant; à ce qu’il ne s’attache point à ce que les autres font ou ne font pas.
– Pensées pour moi-même, livre II
Sometimes, the truth of a thing is not so much in the think of it, as in the feel of it.
Traduction libre:
Parfois, la vérité d’une chose ne réside pas tant dans la pensée que dans le sentiment que nous pouvons en avoir.