Le poète ? Il n’est pas un révélateur de paradoxes comme peut l’être le philosophe. Il est le paradoxe. Il s’engouffre dans cette plaie et se laisse couler jusqu’au revers de la toile langagière qui recouvre le monde. De cette position, il a tout le loisir de se jouer des mots, de les subvertir comme cela lui chante, de les détourner de leur fonction originelle, de les extirper du règne auquel ils sont dédiés: celui de l’utilité. La poésie est toujours une affaire de rébellion. Lire la suite « Bagatelle #3: Le poète »
Étiquette : paradoxe
Bagatelle #1: Le paradoxe
Le paradoxe: froissement, mauvais pli dans la toile langagière qui recouvre notre monde, déchirure, plaie par laquelle s’écoulent les mots et au milieu de laquelle le philosophe vient se placer, lui-même manieur de couteau, révélateur de cette fragile pellicule qui enchâsse ce que nous appelons notre monde, et à la fois petite plaquette sanguine chétive étirant ses tentacules, cherchant désespérément à trouver quelque prise qui lui permette d’endiguer la fuite. En révélant le paradoxe, le philosophe provoque une blessure qui a le pouvoir de revivifier.