À l’occasion d’un article coquinement intitulé Il faut rallumer Notre-Dame, que j’ai commis il y a quelque temps, non sans une certaine maestria, il m’est arrivé de décrire le monde d’aujourd’hui en utilisant l’expression de totalitarisme guimauve. Plus précisément, je qualifiais notre monde de la sorte parce que j’estimais qu’il est devenu « routinisé, préprogrammé, systémisé, bureaucratisé, sur-sécurisé ». J’affirmais aussi que nous y jouissons « de ces plaisirs préemballés que le marché saupoudre au-dessus de nos têtes, et qui ne nous font plus jouir depuis longtemps mais auxquels nous nous accrochons pour éviter de sombrer, ces petites choses empoisonnées qui émoussent petit à petit les zones érogènes de nos corps et qui finiront par nous rendre, si cela n’est déjà fait, complètement frigides ». Lire la suite « Le totalitarisme guimauve »
Étiquette : Hannah Arendt
La fin de l’été
La vie m’a enseigné qu’il y a toujours quelque chose à apprendre d’une promenade en forêt. Non pas forcément quelque chose à propos des végétaux, des animaux ou de la vie de la forêt en tant que telle – quoi que cela puisse certainement s’avérer, mais plutôt à propos de soi-même ou encore, si l’on a l’heur de faire une promenade en bonne compagnie, à propos de cette compagnie elle-même ou à propos des autres en général. Le lecteur doit toutefois savoir que l’histoire philosophique que je vais maintenant raconter émane plutôt d’une promenade solitaire. Lire la suite « La fin de l’été »
Citation de la semaine: Hannah Arendt
La mortalité humaine vient de ce que la vie individuelle, ayant de la naissance à la mort une histoire reconnaissable, se détache de la vie biologique. Elle se distingue de tous les êtres par une course en ligne droite qui coupe, pour ainsi dire, le mouvement circulaire de la vie biologique. Voilà la mortalité: c’est se mouvoir en ligne droite dans un univers où rien ne bouge, si ce n’est en cercle.
– La condition humaine