Lecture de la Bible: Genèse I, 24-25

Lecture de la Bible: Genèse I, 24-25

Élohim dit: « Que la terre fasse sortir des animaux vivants selon leur espèce: bestiaux, reptiles bêtes sauvages, selon leur espèce ! » Il en fut ainsi. Élohim fit donc les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et tous les reptiles du sol selon leur espèce. Élohim vit que c’était bien.

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Évidemment, il ne peut que frapper nos consciences d’hommes du XXIe siècle que le brave Élohim ait conçu de créer les animaux « selon leur espèce », comme cela est d’ailleurs précisé à maintes reprises tout au long de ces deux versets. En effet, cela nous est aujourd’hui une vérité banale que d’affirmer que les espèces d’animaux sont le fruit d’une évolution qui s’étend sur des millions d’années. D’un autre côté, à l’époque de la rédaction de la Bible, la théorie de l’évolution était tout à fait inconnue. Au mieux les grecs avaient-ils commencé à développer quelques soupçons à ce sujet – c’était notamment le cas d’Anaximandre de Milet. Mais si nous fermons les yeux sur ces soupçons somme toute marginaux, il est parfaitement logique que les hommes de ce temps aient tenu la nature et ses constituants – ses essences, ses espèces – pour donnés tels quels.

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Pourquoi écrire des poèmes d’amour ?

Pourquoi écrire des poèmes d’amour ?

Il semble parfois inconvenant de dire « je t’aime » selon les usages admis, normalisés, stéréotypés de ce mot et de toutes les expressions qui s’y rapportent. En fait, il semble parfois inconvenant de signifier que l’on aime, point barre. Pourquoi? Parce qu’il y a, dans l’expression « je t’aime » quelque chose qui relève de l’utilité, de l’économie du couple; quelque chose qui tire la communion amoureuse vers sa nature industrieuse. La pleine intimité de la communication amoureuse y est sacrifiée au nom de l’efficacité. Lire la suite « Pourquoi écrire des poèmes d’amour ? »

Bagatelle #2: Le monde et le dire

Bagatelle #2: Le monde et le dire

Si le monde est recouvert par une toile langagière, alors qu’est-ce que ce monde dont je parle sinon l’une des fibres de cette toile ? Et dans ce cas, y’a-t-il réellement un monde qui se trouve en-dessous, ou ne parlons-nous jamais de quelque chose dont nous n’avons aucune idée ? Tout n’est-il qu’un jeu d’apparences comme le supposait Nietzsche ?

Lorsque le poète nous susurre ces mots: dit tout sans rien dire, de quel dire parle-t-il ? Chose certaine, il disqualifie d’emblée ce que nous entendons habituellement par dire, soit de désigner selon une cohérence logique. Cela signifie donc qu’il y a un sens plus fondamental au verbe dire, qui doit recouvrir à la fois ses acceptations logiques et poétiques. Lire la suite « Bagatelle #2: Le monde et le dire »

Dompteur à la recherche de l’intériorité perdue

Dompteur à la recherche de l’intériorité perdue

« Guérir son enfant intérieur. » « Se plonger dans un dialogue intérieur. » « Se connecter à son être intérieur. » « Combler son vide intérieur. » « Retrouver la paix intérieure. » « Rassembler les conditions de la guérison intérieure. » « Laisser renaître l’enfant intérieur. » « Opérer avec l’ego intérieur. » « Libérer le hamster intérieur. » « Trouver la paix intérieure. » « Rencontrer son chamane intérieur. » « Sortir du labyrinthe intérieur. » « Réveiller le bébé intérieur. » « Entrer en relation avec son parent intérieur. » « Écouter son monde intérieur. » « Découvrir son âge intérieur. » « Pourrir de l’intérieur. » « Maîtriser l’ennemi intérieur. » « Se réconcilier avec son enfant intérieur. » « Bâtir le couple intérieur. » « Voyager dans l’espace intérieur. » « Entrer dans la lumière du Dieu intérieur. » Lire la suite « Dompteur à la recherche de l’intériorité perdue »

Considération intempestive sur le fond et la forme

Considération intempestive sur le fond et la forme

« Un homme doit savoir se faire plaisir » : voilà une maxime qui n’est pas dénuée de bon sens. Il faut en effet savoir outrepasser, de temps en temps, les règles que nous nous fixons si méticuleusement par le moyen de la raison, ne serait-ce que pour éprouver ces règles, pour nous rappeler que c’est en toute liberté que nous nous les sommes imposées, et que c’est en toute liberté que nous pouvons les bafouer, et cela quand bon nous semble. De telle sorte que, dégagées de tout ressentiment que nous pourrions éprouver à leur encontre, elles puissent nous apparaître dans leur pleine préciosité. Lire la suite « Considération intempestive sur le fond et la forme »