Pour l’affamé, la vérité est une nourriture qui sustente. Pour l’ensommeillé, c’est un lit bien douillet. Pour le désireux, c’est un havre de volupté. Pour l’ambitieux, c’est un levier qui déplace les montagnes. Pour qui se languit d’un peu de société, c’est un pont vers les autres. Pour l’assoiffé de sens, c’est une idole à adorer. Pour l’aventurier, c’est un ailleurs qui surprend.

Quant à toi, philosophe qui de la vérité se dit amoureux, de quelle sorte est-elle donc, ta vérité ?

6 réflexions sur “Quelle est ta vérité ?

  1. Intéressant… J’ai laissé tomber ce mot que personne ne comprend :-). Il y a les causes qui permettent de prévoir et les opinions qui ne le permettent pas. La cause est une opinion, personne ne sait ce qu’il faut en faire. La vérité devient ce qui permet de justifier l’opinion (quand nous disons « je vous l’avais bien dit »).

    L’homme ne fait que gigoter parce qu’il ne connaît pas les causes. Il ne les cherche pas car le langage l’en empêche: le langage induit que c’est Dieu qui les connaît. Les philosophes et tout le monde cherche Dieu. Ils ne le trouveront pas, c’est un biais cognitif. Bohr ne cherchait pas Dieu, il a changé le monde.

    L’homme se dit alors rationnel alors qu’il ne fait que de donner des opinions. Ce qui me rend malheureux ce n’est pas qu’il soit stupide, mais qu’il soit méprisable. Car il se moque de ceux qui avaient des croyances stupides (selon lui) dans le passé, alors qu’il a les mêmes. Croire que danser puisse faire venir la pluie (ce que personne n’a jamais cru, c’est l’homme moderne qui le pense) ou que de voter puisse faire changer la société (ce que l’homme moderne croit) est le même biais cognitif. Alors il se permet de voter pour dire aux autres ce qu’il faut faire. Il invente une chose sans cause, le réchauffement climatique, et impose par des opinions de polluer la planète par le lithium plutôt que par le pétrole. Il semble que plus il se croit intelligent, plus il est stupide. C’est votre humilité qui vous rend respectable. Mais qui d’autre est encore humble ?

    La cause de la beauté est le mot (l’immatériel) :-).
    La beauté de la vérité est Dieu. Celui qui sait tout, mais ne peut pas le dire :-).

    J’aime

  2. Lu dans un essai récemment: « Descartes se fixe comme objectif la vérité, ce type de vérité particulière qui ne peut être confirmée que par la raison alors que le bien ne peut être que senti par l’affectivité. Ce qu’il recherche, c’est une puissance capable de lui ordonner, de lui dicter ce qu’il doit faire, ce qui est bien et ce qui est mal. Il tente d’ériger la raison en une divinité et de remettre le destin de l’humanité que nous avions eu tant de mal à conquérir entre les mains d’une puissance extérieure. » (Étienne Groleau – L’oubli de la vie)

    Ça résume assez bien ce que je pense de la vérité et je crois que ça rejoint ce que vous dites aussi.

    J’aime

    1. Initialement, je disais qu’une vérité était une relation de cause à effet. Une telle relation est toujours vraie car elle est imaginaire. La danse amène la pluie est une relation de cause à effet qui est toujours vraie, car rien n’empêche les hommes de danser pour faire venir la pluie. Que serait alors la Vérité? Ce qui différencie une expression d’une opinion… car la vérité permet de prévoir, alors que l’opinion permet de comparer. Le problème est que la vérité est une opinion, dire qu’il faille danser pour faire venir la pluie est tout autant une opinion que dire qu’il faille utiliser les formules de Newton pour calculer la trajectoire d’un missile. Il est donc plus simple de laisser la vérité à ce qu’elle est, ce qui est vraie, c’est à dire un fait constaté « j’ai dansé et la pluie n’est pas venue ». Un fait étant également une opinion. Nous n’avons que des opinions. Nous pouvons seulement distinguer celles qui permettent de prévoir de celles qui permettent de comparer. La vérité n’est ainsi que la façon de qualifier une opinion pour nous inciter à faire plutôt ceci que cela (voyez le missile à bien détruit cette ville – un fait -, c’est donc bien d’utiliser les formules de Newton). Je préfère donc ne plus parler de vérité.

      Le bien est le mal est ce que nous ne connaissons pas d’une chose (que d’autres peuvent connaître) ou ce que nous ne pouvons pas en connaître. Le feu est mal pour ceux qui ne le connaissent pas, mais il est aussi mal car nous ne savons pas s’il est bien ou mal d’en faire (le feu est bien car il nous réchauffe – ce que nous en connaissons, nous ne disons alors pas qu’il est bien mais bon ou beau – et il est mal car nous pourrions provoquer un incendie qui détruirait une population – ce que nous n’en connaissons pas: nous ne savons pas comment cela pourrait arriver). Descartes croyait donc qu’un Dieu puisse lui dire ce qu’il devait faire, ceci serait bien, en faisant du feu jamais l’homme ne pourrait provoquer un incendie, sauf s’il est inspiré par le diable (et en massacrant ceux qui ne sont pas les fils de Dieu, nous pourrions alors vivre en paix). Ce que dit Descartes est donc que la vérité est la parole divine. Dieu ne nous a jamais rien dit, c’est à l’homme de se débrouiller et il ne peut pas savoir si une chose est bien ou mal. Il n’a que des opinions que choisir.

      Plutôt que de parler de vérité, je préfère donc distinguer ce qui est prévisible (le feu réchauffe) de ce qui ne l’est pas (ce feu peut provoquer un incendie). 1/ L’homme mélange la justification et la relation de cause à effet (il ne sait pas pourquoi il fait du feu et ne peut que le justifier. De même, Il ne sait pas plus pourquoi il fait la guerre, vote, édicte des lois…). Ce qui l’empêche de savoir pourquoi il le fait, c’est qu’il pense que c’est Dieu qui lui a dit de le faire et pas un homme. C’est pourquoi je n’aime pas Descartes qui n’a fait que justifier sa croyance en Dieu. 2/ Les peuples ne peuvent se comprendre que s’ils ont la même conception du bien et du mal… mais comme ce ne sont pas des vérités divines, cela ne sert à rien de se massacrer les uns les autres (principalement au sens figuré: l’électrification des villes a tué de nombreux ouvriers…). Et pour la même raison, croire que « nous pourrions nous comprendre » si nous n’avons pas la même conception du bien et mal est absurde… Le « vivre ensemble » de l’église catholique ne peut conduire qu’à des massacres. Je postule, mais c’est une opinion, que tout le monde a le droit de vivre, pas forcément ensemble.

      C’est pourquoi notre petit conflit est ambigu. Je ne cherche pas à vous convaincre que vous devez faire ceci ou cela, seulement à montrer ce qui est irrationnel dans votre raisonnement. Il ne peut pas exister de puissance extérieure dont nous pourrions parler. Votre destin est entre les mains des hommes (dont les vôtres). Il est incertain, parce que l’homme ne peut pas savoir ce qui est bien et mal. La puissance extérieure ce sont d’autres hommes. Ce que l’homme ne peut pas prévoir n’est pas l’incertain, mais l’inconnu. Nous ne pouvons pas savoir si l’inconnu est une puissance extérieure. Si un homme meurt dans un tremblement de terre, c’est la faute des hommes, c’est l’incertain. Si un chat meurt dans un tremblement de terre, c’est l’inconnu pour lui ou la faute des hommes pour les hommes.

      J’aime

  3. J’ignore si ce blog est encore actif. ma réalité dans l’instant le souhaite. La vérité est que je n’en sait rien. la vérité sera du côté de celui qui détient le être et non le paraitre de ce blog. Puis-je réellement détenir une vérité alors que je ne puis vraiment savoir où je suis même si je sais qui je suis, quoique le sais-je ou ai-je juste l’idée de savoir parce-que mon esprit me le fait croire. Sur ce, j’espère encore mais il me reste à lire..

    J’aime

    1. Ceci est une maison… et je désigne cette maison qui est devant moi.
      Ceci est la vérité… et je désigne quoi ?
      Cette expression qui est écrite ou que quelqu’un vient de dire.
      Est-ce que ce que cette personne dit la vérité ?
      La raison d’être de la vérité est que nous croyons que c’est important de le savoir, parce que nous avons perdu la vérité ou qu’elle s’est perdue ou que nous l’avons perdue avant de la connaître. Lorsque nous la connaissons, elle perd sa raison d’être. Lorsque nous ne la connaissons pas, c’est un jugement de valeur.

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s