Citation de la semaine: Julia Posca

Citation de la semaine: Julia Posca

L’ennui est un dommage collatéral de la réclusion des salariés dans l’aisance du domicile familial, aisance pourtant érigée au rang d’idéal dans l’imaginaire formaté de la classe moyenne. Un ennui qu’on nous a appris à combattre avec le feu qui l’alimente: en achetant toujours plus, idéalement plus que le voisin, même au prix de garde-robes qui débordent et de marges de crédit qui explosent.

– Le manifeste des parvenus

Chroniques de la vie mutilée #1: Le salon ambulant

Chroniques de la vie mutilée #1: Le salon ambulant

Le téléphone portable permet aujourd’hui de faire sortir de son salon des possibilités technologiques qui autrefois (hier à peine…) étaient confinées à l’ordinateur de bureau. Mais, fait tout aussi remarquable, avec ces appareils, le salon lui-même devient mobile. Lire la suite « Chroniques de la vie mutilée #1: Le salon ambulant »

Derrière les fenêtres

Derrière les fenêtres

Il m’est venu à l’esprit, il y a quelques jours de cela, lors d’un joyeux moment d’oisiveté, que la fenêtre d’une maison et l’écran d’un ordinateur (ou d’un téléphone portable, d’une tablette) partagent exactement le même principe de base: soit un cadre rectiligne fixe duquel émane une lumière permettant à l’œil de contempler une réalité extérieure – celle de la nature dans le premier cas, et celle de la virtualité dans l’autre. Cette dernière peut en effet être considérée comme une réalité extérieure dans la mesure où ce qui y apparaît rompt de manière nette avec l’espace de la maison. De la même façon, il est permis de considérer le monde de l’écran d’ordinateur, avec ses assortiments d’icônes, de pages web et de tous ces petits gadgets propres aux systèmes d’exploitation modernes (dont le plus connu s’appelle d’ailleurs Windows), comme une sorte de paysage. Lire la suite « Derrière les fenêtres »

Carmageddon !

Carmageddon !

Qui n’a jamais eu, en conduisant sa voiture, le fantasme inavouable d’appuyer à fond sur l’accélérateur afin d’écrabouiller quelque piéton ou cycliste indiscipliné ? D’amasser quelques « points » en débarrassant la route de ces éléments nuisibles ? De se donner une bonne petite dose d’ultraviolence, comme le fait Alex DeLarge – le charmant protagoniste de A Clockwork Orange – à bord de sa Durango 75. De fait, je suis convaincu, ou plutôt je sais que cela arrive même aux natures les plus douces, les plus pacifiques et les plus bienveillantes qui soient. C’est qu’il s’agit d’un phénomène qui ne découle pas d’une quelconque forme de sociopathie ou de psychopathie mais qui est plutôt inhérent au traitement que le monde de technique et de technologie qui nous entoure fait subir au corps humain. Un traitement auquel, il faut le dire, nous nous soumettons volontiers. Lire la suite « Carmageddon ! »

Citation de la semaine: Josie Appleton

Citation de la semaine: Josie Appleton

[…] le problème n’est pas tellement l’éthique consumériste en tant que telle, mais le fait qu’elle est devenue – par défaut – une des dernières expériences significatives de notre existence. Il y a dans le fait d’acheter un nouveau produit, une nouvelle chemise ou un nouveau disque, et de les rapporter chez soi, une tangibilité et une satisfaction qui impliquent que le shopping devient pour les individus une confirmation de leur capacité de produire des effets dans le monde.

– The Cultural Contradictions of Consumerism

Citation de la semaine: Philippe Muray

Citation de la semaine: Philippe Muray

[…] la voilà, la vraie Légende des siècles: un chapelet de mythes intéressés. La Grande Terreur ? L’An Mil ? La chute de Rome ? Superproductions romantiques ! Films à grand spectacle ! Inventions géniales, indéracinables, parce qu’elles correspondent à un désir humain, très humain, de croire à des « fins » pour se convaincre qu’il existe aussi des « commencements ». De commémorer des dates héroïques ou des morts ou des ignominies pour se donner l’illusion de conjurer sa mort personnelle en s’appropriant collectivement le temps.

– État de siècle

Philosophie vs psychologie: l’ultime combat

Philosophie vs psychologie: l’ultime combat

Il est devenu monnaie courante, à notre époque, d’entendre proclamer que la philosophie est morte, qu’elle est finie, achevée, déchue, et que dans la mesure où les sciences naturelles et humaines ont acquis une relative autonomie, elle n’est plus que le lieu d’un bavardage aussi abscons qu’inutile. Ce sont là des propos que l’on peut rencontrer non seulement chez l’homme de la rue, mais aussi dans les milieux savants eux-mêmes. Or, l’on aura deviné que de telles proclamations ne peuvent que faire saigner mon pauvre cœur. « Comment peuvent-ils maltraiter de la sorte l’objet de mon affection ? », me dis-je parfois en serrant mes Platon et mes Kant contre ma poitrine, mes larmes faisant onduler le papier de ces éminents ouvrages. Lire la suite « Philosophie vs psychologie: l’ultime combat »